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Qu’est-ce que la RE 2020 : contexte et enjeux ?
La réglementation environnementale RE 2020 s’inscrit dans l’engagement pris par la France de réduire drastiquement ses émissions de carbone avec comme objectif, la neutralité Carbone en 2050. Elle a pour ambition d’aller plus loin encore que les mesures prises dans les réglementations thermiques précédentes. Partons à la rencontre de ces différentes dispositions réglementaires de manière à mieux comprendre les enjeux de la RE 2020.
L’histoire des règlementations thermiques
C’est l’année 1974 qui a vu naître la première règlementation thermique. Cette dernière ayant pour objectif, déjà à l’époque, de réduire les consommations énergétiques des bâtiments. Loin d’être sans effet, elle permit aux logements neufs alimentés au gaz d’émettre 4 fois moins de gaz à effet de serre par rapport au bâti existant.
Cette première règlementation thermique véritablement « révolutionnaire » pour l’époque introduisit également des termes encore utilisés aujourd’hui tels que le renouvellement de l’air. Elle fut également l’une des premières réglementations à l’échelle du monde à alerter sur l’importance d’une meilleure isolation des parois extérieures pour éviter la déperdition énergétique.
Pour donner suite au choc pétrolier de 1979 dont les répercussions mondiales ne sont plus à prouver, le gouvernement français réagit avec l’élaboration de la réglementation thermique de 1982. Cette dernière poursuit et accentue les objectifs visés en 1974 avec comme cible : la diminution de 20% des logements collectifs et individuels faisant ainsi passer le plafond de 225kWh/m² à 170kWh/m². Elle se distingue sur un point essentiel : les besoins de chauffage des habitants sont désormais pris en considération.
En 1988, une nouvelle réglementation thermique voit le jour et introduit trois nouvelles modifications prenant en considération les évolutions sociétales et économiques :
- Elle tient compte des besoins d’eau chaude des habitants.
- Elle s’applique également aux bâtiments non résidentiels.
- Elle offre le choix entre le renforcement de l’isolation ou l’installation d’équipements.
Les Français pouvant ainsi choisir la solution la moins onéreuse.
Les accords de Rio signés en 1992 et le protocole de Kyoto en 1997 marquent un véritable virage dans la prise de conscience mondiale des enjeux environnementaux.
C’est dans cette dynamique écologique que la France dévoile la réglementation thermique 2000. A l’image de la précédente, celle-ci vient augmenter les exigences de performance thermique et de diminution des émissions de gaz à effet de serre.
C’est cette RT qui introduit la notion d’amélioration du confort d’été qui sera reprise et étoffée.
Ses principales dispositions sont les suivantes :
- Le plafond de 170kWh/m² passe à 130kWh/m² avec une nouvelle diminution de 20% par rapport à la RT 1988 pour les bâtiments résidentiels et de 40% pour les bâtiments neufs tertiaires.
- Elle tient compte, en plus du chauffage et des besoins d’eau chaude, de la ventilation et de l’éclairage pour les bâtiments tertiaires.
Cinq années plus tard sera introduite la RT 2005. En plus d’un nouvel impératif d’amélioration de 15% des performances thermiques dans l’immobilier neuf, elle pose trois nouvelles conditions visant les bâtiments à construire :
- L’utilisation de matériaux et composants respectueux de la performance énergétique.
- Encore et toujours l’économie d’énergie avec un plafond de consommation globale d’énergie des bâtiments neufs fixé à 90kWh/m².
- La RT 2005 fixe une température intérieure de référence à respecter.
Ce que nous retenons surtout de cette réglementation thermique est son changement d’angle qui permet, à terme, d’estimer de manière plus fiable et précise les performances énergétiques des bâtiments. En effet, ce n’est plus l’énergie finale, la référence, mais bien l’énergie primaire. A partir de 2005 donc, la référence n’est plus la quantité d’énergie dont l’utilisateur du logement dispose mais la consommation d’énergie qui a été nécessaire pour produire l’énergie finale.
Et c’est donc à partir de ce glissement de l’énergie finale vers l’énergie primaire que s’élaboreront les prochaines réglementations thermiques. Si vous ne percevez pas ici toute l’importance de cette évolution, vous la comprendrez en prenant connaissance des prochaines réglementations thermiques.
La RT 2012 en réponse aux nouveaux enjeux énergétiques
La RT 2012 fait suite au Grenelle de l’environnement de 2007. Cette réglementation thermique répond à un véritable besoin d’indicateurs de résultats et de moyens pour atteindre les mesures émises par les précédentes réglementations. Avec la consommation de 42% de l’énergie finale totale et une émission de 23% des gaz à effet de serre, le bâtiment s’avère être le plus gros consommateur d’énergie en France et l’Etat entend bien imposer de nouveaux garde-fous à ce secteur. Le plafond de consommation énergétique dans la construction neuve passe à 50kWep/m².
Elle introduit également :
L’indicateur Bbiomax qui mesure l’efficacité énergétique minimale du bâti. L’objectif étant de limiter les besoins en énergie du bâtiment en prenant en considération les impacts environnementaux dans sa construction.
L’indicateur Ticréf concerne, lui, le confort d’été. Il doit permettre d’assurer le confort des occupants durant les fortes chaleurs et ce, sans avoir à recourir à un système de refroidissement.
L’indicateur Cepmax mesure les résultats en termes de consommation d’énergie primaire.
On retrouve dans cette réglementation, des exigences de moyens pour éviter la déperdition des ressources telles que l’étanchéité, les surfaces vitrées, l’affichage des consommations d’énergie…
La RT 2012 a suscité de nombreuses transformations dans la construction du bâtiment telles que des évolutions technologiques industrielles et technologies significatives dans les équipements et la construction.
Les différents contrôles du respect des mesures édictées par la réglementation ont également mis en exergue le très bon niveau de qualité énergétique du bâti
L’expérimentation E+C- pour préparer la RE 2020
La RE 2020 est venue remplacer la RT 2012 après de nombreux tests d’envergure menés avec l’Expérimentation E+C-.
Lancée en 2016 par les pouvoirs publics et par le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique (CSCEE), cette expérimentation répond à un double objectif illustré par l’équation E+C- : Plus d’énergie positive et moins de carbone.
Elle repose sur une nouvelle méthode de calcul basée sur deux indicateurs :
- L’indicateur BEPOS qui vérifie que le bâtiment construit produit plus d’énergie renouvelable qu’il n’en consomme d’où le terme « énergie positive ».
- L’indicateur carbone qui correspond à la performance environnementale. Il quantifie l’émission de gaz à effet de serre par le bâtiment mais également par les différents matériaux utilisés.
Elaborée avec tous les acteurs de la construction pendant plus d’un an, elle repose sur la base du volontariat. Le principal but étant de préparer les maîtres d’ouvrage et les entreprises qui le souhaitent aux nouvelles mesures qui seront émises par la RE 2020. Ces mêmes volontaires qui parvenaient à atteindre les niveaux de performance minimas définis dans le référentiel RE2020 bénéficiaient du label E+C-, une véritable valeur ajoutée à leur activité.
La mobilisation des acteurs n’a fait que croître durant la mise en œuvre du dispositif pour atteindre, début 2020, plus de 1000 bâtiments certifiés E+C-.
A travers cette expérimentation, des tests de terrain ont été effectués pour évaluer la faisabilité des dispositions de la RE 2020 sur les plans techniques et économiques.
De plus, l’Expérimentation E+C- introduit et prépare tous les acteurs du bâti à l’importance du cycle de vie des produits utilisés dans la construction. Les produits doivent désormais disposer d’un Profil Environnemental Produit (PEP). L’empreinte carbone sera désormais calculée sur la totalité du cycle de vie du bâtiment, de sa conception à sa démolition.
Vous l’aurez compris, avec la RE 2020 et avant elle l’Expérimentation E+C-, il ne s’agit pas seulement de favoriser la performance énergétique des bâtiments mais bien de reconnaître leur performance environnementale, d’où le changement de termes : de réglementation thermique, nous passons à la réglementation environnementale 2020.
L’élaboration de la RE 2020 et son contexte
La RE 2020 s’inscrit dans un contexte de prise de conscience massive mondiale, avec les Accords de Paris de 2015 portant sur la lutte contre le réchauffement climatique et nationale avec les nombreuses lois promulguées depuis la tenue du Grenelle de l’environnement en 2007 avec : la loi de Transition énergétique pour la croissance verte en 2015, le plan climat de 2017 ou encore la loi Energie-Climat de 2019.
L’urgence climatique est réelle et un nouveau virage dans la réglementation thermique des bâtiments s’impose.
La réglementation environnementale 2020 se veut plus exigeante et ambitieuse que les réglementations thermiques qui l’ont précédée.
Pour ce projet inédit, l’Etat s’est entouré de tous les acteurs du secteur avec qui il a mené de longues discussions et concertations. La finalité : un projet exemplaire qui ne prend pas seulement en compte les consommations d’énergie mais qui englobe également les émissions de carbone durant tout le cycle de vie du bâtiment.
La phase de concertation a été lancée en janvier 2019. Les groupes de travail ont bénéficié de rapports de 16 groupes d’expertises thématiques, eux-mêmes alimentés par les retours d’expérience de l’expérimentation E+C- récoltés fin 2016.
C’est la loi Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique (loi ELAN) de 2018 qui acte la création de la réglementation RE 2020. Le décret du 29 juillet 2021, concernant les exigences applicables aux bâtiments d’habitation, a, quant à lui, fixé les conditions de mise en application de la RE 2020.
Vous l’avez compris, le dessein de la RE 2020 s’inscrit dans un champ beaucoup plus global en France avec comme objectif finale : la neutralité carbone pour 2050.
RE 2020 et RT 2012 : quelles différences ?
La réglementation environnementale poursuit les mêmes objectifs que la réglementation thermique de 2012 mais diffère par son champ d’application plus vaste.
Parmi les principaux aspects divergents, nous notons :
- La mise en place de nouveaux critères environnementaux.
En plus de se concentrer sur la performance thermique des bâtiments, la RE 2020 introduit deux nouveaux indicateurs environnementaux : l’IC énergie et l’IC construction qui évaluent, comme précisé ci-dessus, les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation énergétique du bâtiment sur son cycle de vie et l’impact carbone de sa construction.
A ce stade, il nous paraît indispensable de rappeler les différentes étapes de ce fameux cycle de vie. Elles sont sept :
- L’extraction des matières premières.
- La fabrication des produits et des matériaux.
- Le transport.
- La mise en œuvre du bâtiment.
- L’exploitation.
- Les phases de rénovation.
- La démolition en fin de vie.
Cette Analyse du Cycle de Vie (ACV) a ceci de particulier et d’intéressant qu’elle mobilise tous les acteurs de la construction.
- L’encouragement des constructions productrices d’énergies positives.
La RE 2020 ne fait pas que limiter la consommation d’énergie du bâti avec les Bâtiments de Basse Consommation (BBC), elle encourage les constructions à créer plus d’énergie positive qu’elles n’en consomment : le Bâtiment à Energie Positive (BEPOS).
- La RE 2020 accorde une plus grande attention au bien-être des occupants des constructions neuves avec notamment l’insertion d’une séquence caniculaire pour le calcul du confort d’été ou encore la prise en compte des besoins liés aux déplacements à l’intérieur du bâtiment (ascenseurs, escalators), aux systèmes de ventilation et aux systèmes d’éclairage dans les parkings et parties communes des bâtiments collectifs.
La réglementation environnementale s’impose comme étant une véritable révolution dans le secteur du bâtiment.
Une règlementation d’objectifs
A l’image des règlementations thermiques passées, la RE 2020 est une règlementation d’objectifs et non de moyens. A travers cette règlementation, le Ministère de la Transition écologique poursuit trois objectifs que nous vous détaillons ci-dessous.
L’abolition du gaz dans les constructions neuves
L’objectif est simple : mettre un terme définitif à l’utilisation du gaz dans les constructions neuves et ce, avec comme ligne de mire la neutralité carbone à l’horizon 2050.
- Pourquoi avoir introduit ces exigences minimales en matière d’émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments ? Simplement parce que l’expérimentation E+C- a mis en exergue que les phases de construction et de démolition étaient les plus nocives pour l’environnement. En effet, entre 60% et 90% de l’empreinte carbone des bâtiments neufs sont liés à ces phases.
La réglementation introduit ainsi un plafond d’émissions de gaz à effet de serre pour les maisons individuelles fixé à 4 kgCO2eq/ m²/an et ce, dès l’entrée en vigueur de la réglementation. Ce seuil oblige nécessairement à l’élimination du gaz et à trouver de nouvelles alternatives de chauffage telles que le chauffage par granulés bois, les panneaux solaires, les pompes à chaleurs, le thermodynamique, la géothermie…
En fixant ce plafond historiquement bas, le gouvernement donne le ton ! Cette réglementation sera sans concessions ! C’est pourquoi dès le 1er janvier 2024, le gaz doit être éliminé de toutes les constructions neuves de maisons individuelles.
L’utilisation de matériaux biosourcés tels que le bois, la paille ou le chanvre ou géosourcés (pierre, terre crue…) indispensables à la diminution des émissions carbone se trouve également au cœur de la réglementation. Leur utilisation n’est pas rendue obligatoire par la RE 2020 mais elle permet de respecter plus facilement les seuils des émissions carbone.
Chaque produit de construction, chaque service, chaque équipement possède donc une « note environnementale » au regard des 27 critères fixés par la règlementation (consommation d’eau douce, rejet de déchets radioactifs, influence sur le réchauffement climatique…).
Toute la problématique du gaz réside dans les logements collectifs dont 75% d’entre eux continuent d’utiliser un chauffage au gaz. De fait, la réglementation prévoit une transition progressive entre 2022 et 2028 avec :
- Un abaissement des émissions de CO2 à 8 kgCO2/ m²/an en 2025.
- De 6.5 kgCO2/ m²/an à partir de 2028.
Enfin, le texte officiel de la RE 2020 fixe des objectifs d’émission carbone progressifs :
- -15% d’émission carbone en 2025
- -25% en 2028
- -30 à 40% d’ici 2031.
Le renforcement de la sobriété et de l’efficacité énergétique
A l’instar de la RT2012, la RE2020 met en application le principe de sobriété énergétique : l’énergie la moins chère et la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas.
La réduction des consommations d’énergie a toujours été au cœur des objectifs des différentes réglementations thermiques qui se sont succédées.
La RE 2020 ne fait pas exception à la règle et poursuit ce but en abaissant encore les seuils de consommations d’énergie primaire à 15% à 20% par rapport à la règlementation thermique précédente.
Toujours plus ambitieuse, elle réduit encore le seuil de besoins bioclimatiques en construction de 30% afin d’abaisser les besoins d’éclairage, de chauffage ou de climatisation.
Prioriser le confort d’été
On appelle « confort d’été », la capacité d’un bâtiment à maintenir une température intérieure confortable ou acceptable du moins pendant les périodes estivales et ce, sans recours à un système de climatisation.
Cela passe par la bonne orientation du bâtiment pour le protéger du soleil, l’installation de stores ou volets…
La réflexion est simple : plus un logement sera conçu pour réduire l’intensité et la durée d’inconfort d’été des occupants, moins ces derniers auront recours à la climatisation.
En prenant en considération l’inévitable, le réchauffement climatique : la température intérieure devient essentielle pour maintenir le confort des habitats en été comme en hiver.
La RE2020 fixe deux seuils que la température intérieure ne doit pas dépasser :
- 26°C, de nuit.
- 28°C, de jour.
Au-delà, le bâtiment est considéré comme inconfortable pour ses habitants.
Ce seuil d’inconfort s’adapte en moyenne glissante sur les derniers jours. S’il fait très chaud à l’extérieur pendant plusieurs jours, nous considèrerons que l’habitant est en situation d’inconfort si la température intérieure excède celle extérieure.
A noter tout de même que les heures où le bâtiment n’est pas occupé (par exemple de 9h à 17h) ne sont pas comptabilisées.
En plus de l’indice DH que nous aborderons juste après, deux exigences de moyen viennent s’ajouter à cet objectif de « confort d’été » :
- Les baies vitrées doivent être occupées de protections solaires pour limiter l’exposition au soleil et ce, qu’il s’agisse de locaux destinés au sommeil ou non.
- Les baies vitrées à occupation continuelle doivent s’ouvrir sur au moins 30% de leur surface globale et de 10% pour les baies vitrées de plus de 4 mètres.
L’isolation au cœur de la RE 2020
Même si évoquée, l’isolation semble avoir été quelque peu négligée dans les mesures émises par les réglementations thermiques précédentes. Et pourtant ! Elle est un sujet qui se trouve au cœur des trois objectifs principaux poursuivis par la RE2020.
Si la RT2012 fixait quelques normes d’isolation pour les bâtiments, la RE2020 en impose d’autres plus exigeantes concernant : l’épaisseur de l’isolant, le matériau isolant à utiliser selon différents critères tels que l’élément à isoler, la zone climatique de l’habitation ou encore la conductivité thermique du matériau.
Ces mesures d’isolation s’appliquent aux maisons individuelles, aux logements collectifs, aux bureaux et aux bâtiments d’enseignement.
En optimisant l’isolation des bâtiments, la règlementation vient réduire la consommation d’énergie des bâtiments neufs.
L’isolation thermique
La RE2020 indique que la construction des bâtiments doit éviter l’apparition de condensation en surface ou à l’intérieur des parois sauf si celle-ci est passagère et qu’elle ne crée aucune dégradation des matériaux.
L’étanchéité de l’air
Cette exigence ne concerne que les immeubles à destination d’habitation, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Les indicateurs énergétiques de la RE 2020
Ces six nouveaux indicateurs ont été créés de manière à mesurer et évaluer la performance énergétique et environnementale des bâtiments.
L’IC construction
Il succède à l’indice d’émissions de gaz à effet de serre des composants de la RT2012.
Il est calculé en additionnant l’impact climatique de tous les composants du bâtiment relatifs à sa construction et ses équipements au cours de son cycle de vie et permet, ainsi, d’évaluer son impact climatique.
Cet indice se module selon la surface moyenne des logements ou du bâtiment, leur localisation géographique, l’impact des parkings et sous-sols, des combles, de la voirie et des réseaux du bâtiment.
Il est calculé en additionnant l’impact climatique de chaque composant du bâtiment.
Bbio : Le besoin bioclimatique
Le Bbio traduit les besoins en termes de chauffage, de climatisation et d’éclairage d’un bâtiment pour assurer le confort d’été de ses habitants.
Il dépend ainsi nécessairement de la conception architecturale du bâti (éclairage naturel, son orientation, s’il est traversant ou non…) et de la qualité de son enveloppe (étanchéité à l’air, isolation).
Son calcul est le suivant : Bbio = 2 x Besoin en chauffage + 2 x Besoin en refroidissement + 5 x Besoin en éclairage.
L’indice maximum pour les maisons individuelles est fixé à 63 points et de 65 points pour les logements collectifs.
A nouveau, la RE2020 s’avère plus exigeante que la RT2012 avec une baisse d’environ 25% des besoins.
IC énergie : l’impact sur le changement climatique
L’IC Energie évalue l’impact d’un bâtiment sur le changement climatique au regard de ses besoins en consommations d’énergie pendant son exploitation.
Il est le produit des consommations d’énergie finale du bâtiment et du facteur d’émission associé, le tout multiplié par le coefficient moyen de pondération de l’impact sur le changement climatique fixé à 0.79.
Cep : la consommation d’énergie primaire
Comme son nom l’indique, cet indice mesure la consommation conventionnelle d’énergie primaire du bâtiment.
Il prend en considération :
- Le chauffage
- Le refroidissement
- L’éclairage
- Les auxiliaires de ventilation et distribution
- Les consommations liées aux déplacements des occupants à l’intérieur des bâtiments (escalators et ascenseurs)
- L’éclairage et les ventilations dans les parties communes et parkings
En maison individuelle, il est fixé à 75 kWhep/m²/an et à 85 kWhep/m²/an dans les logements collectifs.
A l’image de l’IC construction, il est modulé selon la géolocalisation, la surface moyenne des logements et du bâtiment, la surface des combles aménagés et les contraintes extérieures.
Cep,nr : la part non renouvelable
A l’instar du Cep, il mesure la consommation conventionnelle d’énergie du bâtiment, à l’exception près qu’il ne concerne que sa part non-renouvelable.
Ses seuils minimaux sont plus restrictifs :
En maison individuelle, il est fixé à 55 kWhep/m²/an et à 70 kWhep/m²/an dans les logements collectifs, ce qui correspond à un effort supplémentaire de 15 à 20% par rapport à la RT2012.
L’indicateur DH pour degrés-heures
Cet indicateur est utilisé pour mesurer le confort d’été mentionné plus haut dans le guide.
Il évalue la durée et l’intensité de la période d’inconfort d’été sur une année et s’obtient en soustrayant la température ressentie et la température de confort adaptatif, le tout multiplié par le nombre d’heures d’inconfort.
Avec une température de confort adaptatif calculée sur la base du scénario caniculaire de 2003, la RE2020 a évalué une température adaptative à 26°C la nuit dans les bâtiments à usage d’habitation et de 26°C à 28°C en fonction des températures extérieures des derniers jours.
La valeur maximale est fixée à 1250 DH soit 25 jours dans un logement dont la température est de 30°C. Pour les bâtiments climatisés dans certaines zones climatiques, ce seuil peut atteindre jusqu’à 2600 DH.
Quant à la valeur minimale, elle est fixée à 350 DH.
Bon à savoir : un bâtiment non climatisé dont l’indice DH serait entre 350 DH et 1250 DH sera pénalisé.
Les bâtiments concernés par la RE 2020
Le calendrier de mise en application de la RE2020 n’a pas été le même selon les différents types de bâtiments neufs.
Une mise en application progressive
Avec une mise en application au 1er janvier 2022, les maisons individuelles et logements collectifs du secteur résidentiel ont été les premiers à être concernés par la règlementation.
Nous vous présentons le calendrier d’application progressif :
- Dès le 1er juillet 2022, les bureaux et bâtiments d’enseignement primaire et secondaire devaient se soumettre à la règlementation environnementale.
- Au 1er janvier 2023, la RE2020 s’appliquait aux constructions et extensions des petites surfaces d’habitation de moins de 150m², d’enseignement primaire et secondaire, aux habitations légères de loisirs de moins de 50m² ainsi qu’aux bureaux.
- Dès le 1er juillet 2023. Les constructions temporaires d’habitation, de bureaux et d’enseignement primaire et secondaire mais aussi les habitations légères de loisirs de moins de 35m² dispensés de déclaration préalable à l’urbanisme et enfin les bâtiments tertiaires spécifiques tels que les restaurants, bâtiments industriels ou établissements de santé étaient concernés par la RE2020.
Les solutions classiques au gaz seront compatibles avec la réglementation environnementale jusqu’en 2025. A partir du 1er janvier 2025, des solutions hybrides telles qu’une association entre une pompe à chaleur ou un chauffe-eau thermodynamique avec une chaudière à gaz s’avèreront indispensables pour atteindre les seuils fixés.
BEPOS : le nouveau standard intégré à la règlementation
Nous l’avons évoqué plus haut mais il nous semble important d’étoffer la notion de BEPOS dévoilée par la RE2020.
Désormais, les logements construits ne doivent pas seulement répondre à des standards de bas carbone mais ils doivent également être à énergie positive et ainsi produire au moins deux fois plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
A partir de 2022, tous les bâtiments doivent être certifiés BEPOS et donc être en mesure de produire leur propre électricité mais ce n’est pas tout. Ces bâtiments doivent remplir certaines cases telles que :
- Le bâtiment doit produire sa propre énergie renouvelable.
- Le bâtiment doit être perméable à l’air.
- Le bâtiment doit présenter des facilités d’accès aux moyens de locomotion respectueux de l’environnement. Parmi ces derniers, le vélo ou les transports en commun écoresponsables.
Enfin, le logement et particulièrement son énergie grise fera l’objet d’une évaluation. Pour calculer l’énergie grise, il faudra soustraire la quantité d’énergie qui a été nécessaire pour construire le bâtiment avec la quantité d’énergie qu’elle produit. La dernière devant évidemment être supérieure à la première.
L’impact sur les constructeurs de bâtiment
Vous vous en doutez surement, l’impact de la RE2020 sur les constructeurs de maisons individuelles est inqualifiable.
Ces derniers devant désormais s’assurer lors de la construction du logement que ce dernier possède :
- Une isolation thermique renforcée. Les matériaux utilisés doivent posséder une résistance thermique plus importante que ceux autrefois employés dans la maçonnerie traditionnelle.
- Une protection solaire avec une bonne orientation de la maison.
- Un système de récupération des eaux pluviales.
- Un système de ventilation avec, surtout, une récupération de chaleur sur l’air vicié.
En conclusion et après une mise en œuvre progressive, la réglementation environnementale 2020 concerne tous les bâtiments dont les ventes ont été signées après la date d’application de la RE2020.
Plus de trois ans après la mise en vigueur de la RE2020, l’optimisme est de rigueur quant à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050. Avant cette date symbolique, plusieurs paliers attendent les constructeurs de bâtiments en 2025, en 2028 puis en 2031. Les maisons neuves construites en France font partie des plus performantes énergétiquement au monde. Il reste, malgré tout, un parc existant sur lequel, et vous le verrez en consultant les autres guides, le gouvernement entend s’attaquer avec, notamment, le système MaPrimeRénov’.
LES PRINCIPAUX POINTS A RETENIR DE LA RE2020
La mise en place de la RE2020 a permis la création de logements collectifs et individuels mieux isolés qui consomment moins et différemment, qui résistent mieux à la chaleur, qui excluent certains des systèmes de chauffage polluants et qui favorisent des matériaux respectueux de l’environnement.
- La pompe à chaleur hybride optimisée est compatible avec la réglementation RE2020.
- Avec le développement de solutions passives incité par la RE2020, Le recours à la climatisation va devenir de moins en moins indispensable.
- La décarbonation des produits et matériaux de construction va s’échelonner tous les trois ans jusqu’en 2031.